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Surface - Olivier Norek

Noémie Chastain, une flic blessée au visage par un tir en pleine tête et dont plus personne ne veut dans la police. Ses cicatrices, insoutenables, dérangent. Reflet de la dangerosité du métier, elles nuisent au moral des troupes. Sa hiérarchie la bascule le plus loin possible, dans l'Aveyron, à Avalone, un des plus petits commissariats de France. 

Une femme à deux visages – un profil intact, l'autre défiguré –, comme sa mission, à double tranchant. Elle vient en renfort auprès des policiers d'Avalone, mais doit aussi évaluer l'intérêt de conserver ce commissariat, en l'absence d'activité criminelle. Chastain n'a qu'un mois pour trancher. 

Quand, des profondeurs du lac, un fût en plastique remonte à la surface...

"L'enfer reste toujours le regard que les autres portent sur nous. Comme un jugement. Le regard qui nous examine, celui qui nous empêche d'oser, celui qui nous freine, celui qui nous peine, celui qui nous fait nous aimer ou nous détester."


Avis :

Aussitôt sorti, aussitôt acheté, aussitôt lu ! Ce cinquième roman d'Olivier Norek, sans Coste encore une fois, nous plonge dans un roman bien différent des premiers.

Noémie est une femme flic au 36 dans le service des stups. Après une intervention qui vole en éclat, le visage de la jeune femme aussi vole en éclats et est reléguée à un petit commissariat dans l'Aveyron le temps de se remettre. Mais quand une affaire touchant les enfants fait son apparition à Avalone, Noémie sent que cette mission sera celle qui la fera se réconcilier avec son nouveau elle.

Je ne vais pas vous mentir : j'ai moins apprécié cette lecture que les autres d'Olivier Norek. L'intrigue est excellente comme à chaque fois, mais j'ai trouvé que le roman souffrait - malheureusement - de quelques minuscules longueurs et j'ai deviné l'identité du 'tueur' à cent pages de la fin. Cependant, on a tout ce qu'il faut pour avoir un bon thriller : action, émotion, noirceur, violence, personnages développés. En plus des micro-longueurs, j'ai deviné une bonne centaine de pages avant la fin du roman qui était derrière cette histoire d'enfant. Je n'en dévoilerai pas plus sur l'intrigue, ne voulant pas vous gâcher le roman, mais dans l'ensemble, c'était une très belle lecture que j'ai lu assez rapidement quand même.

On a un côté psychologique assez prononcé dans ce roman vu le traumatisme de Noémie, le personnage principal. Dès le premier chapitre, on est plongé dans sa psychologie et je salue l'auteur d'avoir su développer Noémie comme il l'a fait. En effet, certains moments sont vraiment durs à lire tant le chemin qu'elle parcourt avant de s'accepter avec sa "gueule cassée" va être rude pour elle. De plus, vous n'êtes pas sans savoir que j'adore les romans qui traitent de cas psychologiques et j'ai été servie, avec je ne sais combien de rab', pour mon plus grand plaisir.

Passons aux personnages et donc Noémie, le personnage principal. La jeune femme est détruite après l'attaque qu'elle a subi et autant dire que quand elle apprend qu'elle part de la capitale surexcitée pour la campagne studieuse, elle est plus que réfractaire d'y aller. Mais doucement et grâce à l'enquête, elle va de plus en plus s'acclimater à cette retraite forcée. J'ai adoré le personnage de No(émie), forte et faible à la fois, deux personnalités en une. Un humour sarcastique, des punchlines bien sèches et aucune prédisposition à la campagne, elle qui a toujours vécu à Paris, gyrophares hurlants. Une belle personne derrière le blindage qu'elle s'est créée qui me marquera.

De l'autre côté, on rencontre certains personnages d'Avalone : Bousquet, maladroit comme pas deux, Milk, fils à maman, Valant, fils du maire, Roze, flic à la retraite, Hugo, plongeur de la fluviale. On a le droit à des personnages attachants et profondément humains, tous à leur façon. Vraiment des campagnards, des bouseux, les gens d'Avalone ? Faudra que Noémie gratte la surface pour découvrir l'étendue des gens de la campagne.

On a le droit également au psy de Noémie, Melchior, très touchant même si moralisateur - pour le bien de Noémie. Un personnage que j'ai adoré tant les références psychologiques sont infinies. Également, on voit de temps à autres les collègues parisiens de Noémie : Adriel que j'ai détesté à cause de sa lâcheté, et Chloé que j'aurais adoré découvrir un peu plus.

J'espère sincèrement qu'on aura une suite des aventures de Noémie au commissariat de Decazeville car j'ai passé un très bon moment en compagnie des personnages et de l'ambiance qu'a instauré Olivier Norek dans ce roman. Et n'oubliez pas : ne vous arrêtez pas à la surface ! 

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