Sa vie dans les yeux d'une poupée - Ingrid Desjours

Provocateur, cynique et misogyne, Marc est affecté à la brigade des mœurs après un grave accident. Quand, dans le cadre d'une enquête, il croise la douce Barbara, le policier est troublé par son regard presque candide, touché par cette fragilité que partagent ceux qui reviennent de loin. Ému. Au point de croire de nouveau en l'avenir.

Mais il est aussi persuadé qu'elle est la pièce manquante pour démasquer le psychopathe qu'il traque. Et s'il se trompait ? Le pire des monstres est parfois celui qui s'ignore, quand bien même il rêve sa vie dans les yeux d'une poupée...

Avis :

Encore un coup de coeur. Oui oui oui. Encore. C'est le genre de lecture qui s'avale d'une traite, qu'on n'a pas envie de quitter et qu'on est pressée de retrouver. J'ai adoré retrouver Ingrid Desjours, avec une histoire et des personnages tout neufs.

J'ai adoré les personnages que l'auteur nous a proposé : abîmés, violentés dans toutes leurs facettes, déviants, excessifs... Desjours s'est plongée corps et âme dans la tête des personnages pour en dessiner chaque imperfection, chaque trait de caractère, chaque soupçon de violence.

L'histoire est tout aussi violente que ses personnages. Mais ce qui est bien aussi, c'est que l'auteur arrive à donner du mauvais à l'histoire, certes, mais aussi du bon grâce aux sentiments des personnages, qui derrière leur violence, restent quand même et surtout des humains à qui il manque quelque chose dans leur vie.

En parlant de violence, celle-ci est tout sauf gratuite et permet de comprendre le tourment des protagonistes. J'ai vu pire dans d'autres thrillers psychologiques, mais il faut avouer qu'elle est bien, très bien, menée, tout comme la schizophrénie du protagoniste. On va tout doucement assister à la déchéance de Barbara et l'escalade de sa folie, elle m'a fait penser justement à une poupée fragile, telle sa poupée de porcelaine, alors que pour Marc, il reprend doucement vie grâce à elle.

Ce livre est un thriller psychologique mené d'une main de maître juste comme j'aime, avec ce qu'il faut de noirceur et de violence, et j'ai ressenti une palette d'émotions très diverses entre haine et compassion, colère et pitié. Et le final, parlons-en. Il était à la hauteur de mes espérances et tout se met en place d'un coup d'un seul, comme un puzzle. Dommage que ce n'était pas plus long, parce que j'ai vraiment adoré.