La Vague - Todd Strasser

Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d'histoire, crée un mouvement expérimental au slogan fort : "La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action".

En l'espace de quelques jours, l'atmosphère du paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader.

Quel choc pourra être assez violent pour réveiller leurs consciences et mettre fin à la démonstration ?

Avis :

La Vague, c'est plein de vérités dérangeantes, mises dans un seul et même livre. Savoir que ça s'est réellement passé m'a fait clairement froid dans le dos... Et voir jusqu'où ça a pu aller m'a encore plus refroidie.

Pourtant, faire comprendre le début et l'ascension du nazisme via une expérience semblait à priori banale. Les élèves vont s'y investir corps et âme, laissant tomber libre-arbitre, liberté individuelle et différences, et l'expérience va prendre un tournant que même le professeur n'aurait pu prévoir.

Certes, si le roman m'a paru survolé et pas suffisamment travaillé, c''est quand même un roman qui nous fait réfléchir sur la façon dont agit un être humain sous l'influence d'un mouvement de masse. Moralisateur, l’auteur nous fait comprendre qu’il n’est pas toujours bon de suivre un mouvement, qu’il faut être vigilant. Je pense que l'histoire est plus axée pour les adolescents que les adultes au vu du style simpliste qu'a choisi l'auteur, mais ça n'a pas gêné ma lecture pour autant. 

J'ai terminé ce roman assez chamboulée et mal à l'aise, peut être parce qu'on voit l'étonnante facilité avec laquelle cette expérience dérape ou plutôt marche, surtout dans une société de plus en plus individualiste comme la nôtre.

La description des mécanismes totalitaires fait froid dans le dos, grâce à un récit efficace et poignant, nous faisant réfléchir sur l’autocratie. Même si la leçon de la seconde guerre mondiale est apprise, ça n'empêche que personne n’est à l’abri de tomber dans ce genre de système, surtout à cause de l’influence de masse qui prend le pas sur l’individualisme.