Les Fauves - Ingrid Desjours

« Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! » À la tête d'une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l’État islamique, l’ambitieuse Haiko est devenue la cible d’une terrible fatwa.

Lorsque sa mère – célèbre journaliste politique – engage Lars pour la protéger, le militaire tout juste revenu d’Afghanistan a un mauvais pressentiment. Sa cliente lui a-t-elle dit l’entière vérité sur ses activités ?

Dans cet univers où règnent paranoïa et faux-semblants, Haiko et Lars se fascinent et se défient tels deux fauves prêts à se sauter à la gorge, sans jamais baisser leur garde.

Avis :

Je ne pouvais qu'aimer ce roman, après avoir lu et adoré Echo et Sa vie dans les yeux d'une poupée de l'auteure. 

Le thème du roman est assez sombre : l'après 7 janvier 2015 (attentat de Charlie Hebdo) et la montée du djihadisme et de Daesh en France. On plonge directement dans le vif du sujet, et j'avoue que certains moments m'ont mis mal à l'aise. On découvre aussi le syndrome post-traumatique et ses déviances après le retour à la maison. 

C'est un thriller glacial, violent, sombre, tendu, tout ce que j'aime. J'ai bien aimé les extraits de presse/tweets/définitions à chaque début de chapitre, car ça permet de mieux comprendre et le rend encore plus réaliste. 

Il y a beaucoup de personnages dans ce roman, et chacun a sa zone d'ombre, des secrets inavouables. L'auteur entretient le suspens et prend un malin plaisir à nous donner des petits morceaux de leurs personnalités tout en nous baladant. Les personnages sont bien décrits, approfondis et malgré que j'ai eu du mal avec certains, j'ai bien aimé que ce soit des anciens militaires/civils qui protègent Haiko et de découvrir le métier de garde du corps. J'ai apprécié la relation Haiko/Lars, deux fauves que la vie n'a pas ménagé et le lien qu'ils partagent est étrange, entre chaud et froid, entre manipulation et attirance. La fin du roman m'a laissée sans voix tellement la tension est montée d'un coup. 

Les fauves est un thriller efficace, à la hauteur d'Echo et de Sa vie dans les yeux d'une poupée. À chaque fois, on est plongés dans les ténèbres, dans les recoins les plus sombres de l'être humain, grâce à des situations qui coupent le souffle et des personnages qui sont très bien décrits. Chapeau l'artiste.

Aucun commentaire