Dompteur d'anges - Claire Favan


On ne choisit pas sa famille. Encore moins celle de son ravisseur... 

Condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Max Ender a été jeté en pâture à ses codétenus par ceux-là mêmes censés assurer l'ordre et la discipline au sein de la prison.

Lorsqu'il est reconnu innocent et libéré, ce n'est plus le même homme. Il n'a désormais plus qu'une seule idée en tête : se venger de cette société qu'il hait par-dessus tout. 

Pour frapper ses bourreaux au coeur, il va enlever leurs enfants et, méthodiquement, au fil des ans, faire de ces petits anges des bêtes féroces avant de les envoyer punir ses tortionnaires à sa place. Tout se déroulera selon ses plans jusqu'à ce qu'une de ses créatures lui échappe et disparaisse dans la nature...

"Quand on vit dans la société, on est endoctriné dès qu'on naît pour suivre un mode de pensée unique, pour consommer la même chose que tout le monde, pour obéir sans faire de vagues, pour fuir ceux qui pensent différemment, pour les dénoncer, les éliminer. Le dogme fixe les actes et le champ des possibles. Ces gens-là ont un seul chemin, une seule destinée, ce sont des fantômes qui n'existent pas. Grâce à mon enseignement, vous ne les verrez bientôt plus, vous non plus."

Avis :

Après Apnée Noire et Serre-moi fort, je retrouve Claire Favan dans son dernier opus, Dompteur d'anges, que j'ai lu un peu en décousu par manque de temps.

L'histoire est assez banale de prime abord : un homme condamné à tort et qui en prison subit les foudres de ses co-détenus et des gardiens. Innocenté au bout de cinq ans d'emprisonnement et d'abus en tout genre, Max n'a qu'une idée en tête : se venger de ceux qui l'ont blessé, violé et changé pour qu'ils comprennent la douleur et la peine qu'on lui a infligé.

Claire Favan, comme à son habitude, nous offre un roman très sombre sur le premier tiers, de par la description des brutalités que subit Max durant sa détention et qu'il inflige après. Divisé en trois parties, comme pour Serre-moi fort, le roman explore l'histoire de Max, puis de Cameron, chacune d'entre elles étant remplies de rebondissements, chocs, et nous faisant ressentir de nombreuses émotions entre haine, pitié, douceur... L'intrigue est très bien construite grâce à l'écriture de Claire Favan qui est incisive et détaillée pour permettre au lecteur de se plonger sans souci dans chacun de ses romans. La pression et la tension montent crescendo et l'auteur nous livre une fin plus que correcte, bien qu'un peu prévisible, facile et à la fois complètement dingue.

Concernant les personnages, j'ai adoré les personnages principaux et secondaires. Max Ender, le personnage principal au début du roman est clairement dingue ! Mais en même temps, après ce qu'il a subi pendant cinq longues années, on ne peut que comprendre son envie de vengeance.  Rongé par la haine et en colère envers la société, il va se venger des pires des manières en kidnappant trois enfants qu'il va appeler Cameron, Randall et Dylon. Pendant de nombreuses années, il va les élever et les manipuler pour contrer la société et les rendre machiavéliques... Sauf que tout ne va pas se passer comme prévu...

Dans la seconde partie, on découvre le personnage de Cameron, un des enfants enlevés et endoctrinés par Max. Il a réussi à s'échapper de l'enfer que son ravisseur lui faisait subir et a été adopté. Policier, le côté machiavélique de Cameron est toujours présent... Mais les démons du jeune policier vont resurgir alors qu'un tueur en série qui lui semble familier traîne dans le coin et menace son équilibre si fragile encore...

Au niveau des personnages secondaires, j'ai bien aimé Randall et Dylon, bien différents l'un et l'autre mais tout aussi diaboliques, même si Dylon l'est moins. J'ai été choquée par le personnage d'Amber également parce qu'elle avait bien caché son jeu (même si étant une fan de thrillers, j'avais deviné l'entourloupe). L'inspecteur Caldwell était également intéressant et très perspicace, Cameron a eu chaud aux fesses avec lui de maintes fois.

Dompteur d'anges est un très bon thriller, même si j'aurais aimé que le côté sombre perdure tout le long du roman avec une alternance de point de vue pour garder cette petite folie malsaine qu'avait le roman au début.

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