Toxique - Niko Tackian

Janvier 2016. La directrice d’une école maternelle de la banlieue parisienne est retrouvée morte dans son bureau. Dans ce Paris meurtri par les attentats de l’hiver, le sujet des écoles est très sensible. 

La Crim dépêche donc Tomar Khan, un des meilleurs flics de la Crim, surnommé le Pitbull, connu pour être pointilleux sur les violences faites aux femmes. À première vue, l’affaire est simple. « Dans vingt-quatre heures elle est pliée », dit même l’un des premiers enquêteurs.

 Mais les nombreux démons qui hantent Tomar ont au moins un avantage : il a développé un instinct imparable pour déceler une histoire beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît.

"Pour comprendre la forme d'un arbre, il faut voir ses racines. On pousse tous en fonction de nos racines."

Avis :

Cela faisait un moment que j'avais vu les romans de Niko Tackian passer dans mon feed Instagram notamment Fantazmë, qui est la suite de Toxique. Mais pour bien faire, fallait que je lise Toxique avant.

L'histoire raconte l'enquête que Tomar Khan va faire autour du meurtre d'une directrice d'école maternelle. L'enquête parait à première vue simple à résoudre, sauf que Tomar est un très bon flic et qu'il va sentir qu'il y a plus que ce qu'il n'y a derrière ce meurtre : quelque chose de toxique - ou plutôt quelqu'un.

Je vais aller droit au but : c'est un coup de cœur, encore ! Ici on assiste à une histoire de prime abord banale et classique, mais les apparences sont souvent trompeuses. Niko Tackian maîtrise les codes du thriller à merveille. Premièrement grâce une intrigue très bien très développée et aussi très rythmée. Deuxièmement grâce à des chapitres courts qui renforcent le côté rythmé de l'intrigue. Et enfin, grâce à la recherche qu'a effectué Niko Tackian en amont pour livrer des scènes aussi justes, puissantes et une histoire à la base très très solide.

Le cas de la sociopathie est quelque chose qui m'intéresse, comme tous les cas psychologiques, et j'ai plongé avec délices dans la tête du/de la suspect(e), fascinée et rebutée à la fois. Mais il ne s'agit pas que de sociopathie ici car Niko Tackian aborde les thèmes de la manipulation mentale, de la famille, de soif de justice... Tout autant de sujets qui ont tout à fait leur place dans ce roman et qui sont tous très bien abordés.

Mais ce n'est pas tout, puisque la puissance de ce roman et ce qui a fait que j'ai eu un coup de coeur réside dans les personnages qu'a créé Niko Tackian, à commencer par Tomar Khan. C'est un personnages qui a des cadavres dans son placard, avec une backstory douloureuse et une vie qui ne l'a pas ménagé. Très complexe, Tomar va tout donner pour résoudre le meurtre de la directrice, et il le sait : ce n'est pas aussi simple. Car il l'a flairé : la petite dame un peu niaise et détachée, qui n'a visiblement rien à cacher, a sûrement des choses à cacher. Et il l'aura dans le mille. Étrangement, Tomar m'a fait penser à un autre personnage que j'adore : Sharko, de Franck Thilliez.

En parlant de la suspecte, j'ai été très surprise car comme je le disais, j'adore les romans qui parlent des soucis psychologiques. J'étais tantôt subjuguée, tantôt rebutée tant le personnage était complexe, différent de Tomar et en même temps si similaire - car les deux ont la même backstory et la même mise en abîme : leur enfance.

Dans les autres personnages, on fait la découverte des collègues de Tomar - notamment la jolie Rhonda, avec qui il entretient une relation plutôt libre mais fidèle. La jeune femme est très compréhensive, empathique avec Tomar, malgré ses conneries et son passé. On découvre aussi la mère et le frère de Tomar, très touchants et forts.

En somme, j'ai adoré ma lecture, adoré découvrir la plume et l'univers de Niko Tackian. J'ai foncé de suite sur le tome deux, Fantazmë parce que ce fut un réel coup de cœur et une très belle découverte !