Une jeune femme est enlevée dans un paisible petit village des Alpes italiennes. Le coupable est introuvable, et voilà que la star des commissaires de police, Vogel, est envoyé sur place.
De tous les plateaux télé, il ne se déplace jamais sans sa horde de caméras et de flashs.
Sur place, cependant, il comprend vite qu’il ne parviendra pas à résoudre l’affaire, et pour ne pas perdre la face aux yeux du public qui suit chacun de ses faits et gestes, il décide de créer son coupable idéal et accuse, grâce à des preuves falsifiées, le plus innocent des habitants du village : le professeur d’école adoré de tous.
L’homme perd tout du jour au lendemain (métier, femme et enfants, honneur), mais de sa cellule, il prépare minutieusement sa revanche, et la chute médiatique de Vogel.
"La vérité est que personne ne veut un coupable : tout le monde veut le monstre."
Avis :
C'est le deuxième roman de Donato Carrisi que je lis et que j'apprécie ! Véritable critique des enquêtes policières à l'ère de la surmédiatisation, La fille dans le brouillard joue avec le lecteur tout au long du roman.
Dans ce roman, on découvre qu'une jeune fille a disparu du jour au lendemain sans laisser de traces. L'enquête va s'avérer compliquée, ce qui fait que l'histoire va mettre un peu de temps à démarrer. Le bon point de l'auteur est son écriture fluide, ses mots accrocheurs et ses manipulations habiles. L'ambiance du roman devient peu à peu sombre et étouffante, et je n'avais qu'une hâte : retourner lire et terminer ce roman. Certes, le roman n'est pas à fond dans l'action ni sanglant, mais il possède une tension constante et un côté psychologique bien creusé.
J'ai adoré le fait que l'auteur tacle les journalistes qui transforment les enquêtes en actualité, sans se soucier forcément des proches de la victime ou du fait confidentiel ou non de certains éléments des enquêtes. Pire encore : la victime en est oubliée tant les journalistes sont à l'affût du moindre suspens ou retournement de situation. Ne parlons pas du suspect dont les moindres gestes sont épiés, analysés et déformés afin d'avoir une info, qu'elle soit correcte ou non.
J'ai trouvé bien que l'auteur - criminologue de métier - pointe le doigt sur la surmédiatisation et montre "l'envers du décor", empli de manipulations, que ce soit des faits, des personnes ou encore des indices afin de faire le plus d'audimat possible. Donato Carrisi maîtrise avec justesse son sujet, grâce à des personnages décrits et creusés comme il faut, une ambiance qui s'assombrit au fur et à mesure que le roman avance et une intrigue qui est tournée et retournée afin de tromper le lecteur.
Vogel est vraiment un enquêteur à la recherche du buzz et je n'ai pas trop bien compris pourquoi il faisait certaines choses... Il a une méthode de travail on ne peut dire douteuse voire étrange, et ça ne va malheureusement pas aider pour l'enquête. C'est un manipulateur, certes, mais je ne vois pas bien le but premier... Antipathique au possible, il va finalement arriver à ses fins d'une drôle de façon.
Martini, quant à lui, a été décrit de façon à ce qu'on se pose un milliard de questions, qu'on change d'avis et qu'on se fourvoie en beauté après (merci Donato pour le retournement de situation ^^). Tout le monde aurait pu être le tueur, mais de là à en avoir deux (je ne veux pas vous spoiler donc je ne dirais rien), j’ai pris une grosse claque avant de m'insulter de débile profonde parce que c'était sous mes yeux et je n'ai rien vu venir.
Le personnage qui m'a le plus touchée est clairement celui de la mère d'Anna Lou, Maria. Quand elle sort en chemise de nuit et pied nus pour ramasser les cadeaux et ranger les affaires et le fait qu'elle se tue peu de temps m'ont terriblement secouée. Je ne sais pas ce que c'est de perdre un enfant, mais ça m'a bouleversée.
La fille dans le brouillard est un très bon thriller psychologique auquel personne n'en réchappe, même pas le lecteur. Une très bonne lecture que j'ai adoré dévorer. Un autre Carrisi s'il vous plaît, et vite !
Ce roman a l'air intéressant. Merci pour cette chronique.
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